Assise sur ses genoux, son visage près du mien, nos lèvres s'effleurent lorsqu'il murmure « je t'aime. » Mon coeur s'emballe et je ne peux retenir un sourire. L'une de ses mains me maintient contre son torse, de l'autre il replace une mèche de cheveux derrière mon oreille. Il fixe mes lèvres avec envie. J'enfouie mon visage dans son cou, joueuse. Il rit doucement, m'embrasse le crâne et passe l'une de ses mains sous ma jupe. J'embrasse sa peau, la suçote pour y laisser une ecchymose temporaire, je sais qu'il adore ça.

« doucement ma tigresse » se moque-t-il gentiment tandis que je lui mordille le lobe de l'oreille, jouant avec son pierçing. Il se crispe quand je lui caresse le torse et descends dangereusement vers la fermeture éclair de son pantalon. Ses lèvres s'entrouvrent, il laisse un échapper un gémissement de satisfaction.

Le coussin frappe Zayn au visage. Il lance un regard mauvais à Niall et Harry installés sur le fauteuil face à lui. « prenez une chambre » lance Liam en ouvrant une énième canette de bière. D'un signe de tête Zayn désigne Louis et Eleanor qui copuleraient presque sur le plan de travail, feint une mine dégoutée en tirant la langue. Je lui donne une claque derrière la tête, il se tourne vers moi et s'essaie au regard noir. Cependant lorsque ses yeux bruns rencontrent l'océan de mes pupilles bleues un sourire fend son visage. Il écrase ses lèvres sur les miennes et m'embrasse amoureusement. J'entends Harry râler et le portable de Liam sonner.

Un vent glacial emplit soudainement le petit bungalow que nous partageons cette semaine, je frissonne et me blotti d'avantage contre Zayn qui remonte la couverture sur nos deux corps enlacés. Liam m'appelle dehors, je me lève à contre coeur. Je m'apprête à sortir lorsque Zayn me prend la main « enfile ça » me dit-il en me tendant sa veste. Je souris et lui embrasse tendrement la joue avant de rejoindre Liam sous la neige.

« donc, je fais quoi ? » me demande Liam pour la énième fois. Je hausse les épaules et enfoui mon visage dans le col du blouson, hume le parfum de Zayn demeuré là. A la fenêtre Harry et Zayn nous observent discrètement, je souris en pensant à la jalousie maladive de ce dernier. « tu n'as qu'à l'appeler, tu verras bien » je suggère. Liam hoche la tête et compose un numéro sur son mobile. Il porte l'appareil à son oreille puis soudainement le place contre la mienne. Surprise, je ne dis rien tandis que mon interlocuteur s'enquiert de mon identité. Je reste silencieuse jusqu'à ce que Liam se décide à reprendre son portable, il raccroche. « je n'y arrive pas » se plaint Liam. Je rigole intérieurement, « c'est ta mère Liam, elle ne va pas te manger ! » Il pince doucement mon nez froid.

« Zahara, rentre tu vas congeler » appelle Zayn. Je soupire, soulagée par son intervention. Je rejoins le bungalow en marchant précautionneusement et évitant les plaques de verglas. Zayn me soulève lorsque j'arrive près de lui et m'entraine sur le canapé. Il passe l'une de ses mains dans ma cascade de boucles brunes d'où tombent de minuscules flocons de neige. J'ôte sa veste et la dépose sur le dos d'une chaise, retourne me blottir contre Zayn. A son tour il se débarrasse de son épais gilet en laine qu'il me tend. « tu vas attraper froid, idiot. Un seul de malade suffit amplement » je décline. Il garde le bras tendu en ma direction, me lance un regard insistant. Je finis par céder et m'emmitoufler dans le vêtement.

Je caresse son bras nu du bout des doigts, dessine des formes invisibles et suis les traces de ses veines saillantes sous sa peau. De temps à autre j'embrasse tantôt son épaule ou son cou, tantôt sa joue ou ses lèvres. Il m'observe au travers de ses longs cils noirs que je jalouse. Je glisse mes pieds sous ses cuisses et appuie mon dos contre l'accoudoir. Mes yeux se posent sur les flammes qui crépitent, seul bruit dans la pièce maintenant que Louis et Eleanor sont partis se coucher et qu'Harry s'est endormi sur le fauteuil qui me fait face. Je me tourne vers Harry, ses boucles brunes parsèment son visage et un léger ronflement me parvient.

J'admire Zayn. Les yeux clos, la tête jetée en arrière contre le dos du canapé. Les traits de son visage sont détendus et ses lèvres entrouvertes m'appellent. Je descend sur ses épaules larges, lance un coup d'oeil à ses bras musclés, poursuit sur ses abdominaux saillant que je devine sous sa chemise blanche. Mon regard s'attarde sous son bassin, je souris en me remémorant nos nuits d'amour. Je me redresse, instinctivement Zayn resserre sa poigne autour de mon poignet. Je me dégage avec prudence.

A travers la fenêtre j'aperçois Liam resté sur ce même banc. J'ouvre la fenêtre et l'appelle doucement, veillant à ne pas réveiller les garçons endormis non loin de là. Il tourne la tête vers moi, je lui fait signe de rentrer. Il proteste d'abord puis me rejoins dans la salle de bain, unique pièce isolée dans le petit studio. Liam m'explique qu'il a eu sa mère au téléphone et qu'elle est très remontée contre lui. Je le réconforte comme je peux, sentant mes paupière s'alourdir. La porte s'ouvre brutalement, un Harry tout endormi s'installe sur les toilettes avant de repartir comme si rien n'était. Je retient un sourire et souhait bonne nuit à Liam. En passant je me rend compte que Niall est endormi sur une chaise, le visage contre la table.

Je me glisse sous les couvertures près de Zayn qui a rejoins son lit après mon absence. Il me colle contre lui, emmêle ses jambes aux miennes. Je dépose ma tête sur son torse, il caresse doucement mon ventre « bonne nuit mes princesses » murmure t-il doucement en m'embrassant tendrement. Je souris et laisse l'une de mes mains venir se poser sur la sienne faisant s'entrechoquer nos deux bagues, pour protéger notre petite fille.

Elle secoue sa longue chevelure brune et réajuste sa petite robe blanche. Je souris et l'aide à attacher le bracelet en or blanc que je lui ai offert pour son anniversaire. En retard pour le bureau elle m'embrasse tendrement et dévale les escaliers quatre à quatre. Je tends l'oreille. La porte se referme derrière elle, le bruit de ses talons aiguilles me transperce le coeur.

Je me sens honteuse de lui mentir, encore. Je sais qu'il sait que je suis infidèle et ça le détruit de l'intérieur de me savoir heureuse avec un autre. Ca le tue de l'intérieur. Et je ne veux plus faire ça, je ne veux plus lui faire de mal. Je le veux lui, je ne veux pas lui enlever la vie. Je ne veux pas être une meurtrière. Le centre commercial grouille de monde, je parviens non sans peine à atteindre le point de rendez-vous et m'installe à une table en attendant midi.

Simon propose de se joindre à moi cet après-midi, il a besoin de conseils vestimentaires pour vendredi soir où il prévoit de demander la main de Lucy sa petite-amie depuis cinq ans. Je souris à cette pensée et par automatisme caresse le petit écrin bleu caché dans la poche arrière de mon jean. Elle a failli tomber dessus ce matin, c'est avec empressement que je l'ai caché là. Je le tire tant bien que mal de mon jean trop serré et le cache bien soigneusement sous une pile de vêtements.

Il m'embrasse au coin des lèvres et prend place face à moi. Je lui adresse un sourire faux et prétexte des maux de têtes lorsqu'il s'enquiert de mon humeur maussade. Je glisse ma main dans la sienne pour le rassurer.

La chaleur est étouffante, les enfants pleurent devant le carrousel tandis que les parents essaient de s'imposer et les tirer loin de là. J'adresse un client d'oeil joueur à une adolescente qui me dévisage, m'ayant reconnu. Liam me fait signe au loin, je m'apprête à le rejoindre lorsque mon regard se pose sur la terrasse du restaurant. Mon coeur se serre.

Il se lève, en colère. J'enroule mes bras autour de sa taille et enfoui mon visage dans son cou. Il se calme, dégage une mèche restée accrochée à mes cils et m'embrasse langoureusement. Je me laisse faire.

Je hoche la tête, distrait. Je me redresse et indique à Simon que je vais faire un tour au toilettes. Il acquiesce et m'invite à le rejoindre à l'étage du dessous, devant le centre commercial, pour échapper à cette foule.

Je me défait de son étreinte et lui demande de s'en aller. Il attrape ma main et pose un genou à terre. Mon coeur rate un battement. Je lui ordonne de se lever, gênée et lance un rapide regard autour de moi pour voir toute l'attention portée sur nous. Mes yeux rencontrent ses pupilles familières.

Elle s'immobilise, ne me lâche pas du regard. Je meurs de l'intérieur. Je me retourne et poursuis mon chemin quand une main se pose sur mon bras. Je m'arrête, dégluti difficilement et me retourne doucement.

Les larmes me brouillent la vue, je m'accroche à son bras comme à une bouée de secour. J'entrouvre mes lèvres mais aucun son n'en sort, les mots se meurent au fond de ma gorge. Il se dégage et me tourne à nouveau le dos.

J'emprunte une sortie de secour, j'ignore où cela me mène. Le coeur lourd j'avance sans but précis. Je suis brisé, aveuglé par la douleur.

Il m'appelle mais je n'écoute déjà plus, je m'élance derrière mon Amour.

La petite brise estivale me caresse le visage, je ferme les yeux pour profiter de cette tendresse. Je la sais derrière moi, je la sens hésitante.

J'avance prudemment. Immobile près du bord, un coup de vent suffirait à le faire tomber. Je me fige lorsqu'il se retourne, plonge ses yeux dans les miens. Je retiens mon souffle, appréhende.

« je peux t'aimer plus que ça » je lâche. Elle joue avec ses doigts, mal à l'aise. Une larme roule sur sa joue et je me retiens de la serrer contre moi.

Je me laisse tomber à genoux « je t'aime » je dis suppliante. Il se mord la lèvre inférieur et fait un pas vers moi. Je baisse la tête, honteuse.

Je lui tend la main et l'incite à se relever. Je la fait s'asseoir sur le muret derrière nous et reprend ma place initiale au bord du vide.

Son corps disparait avant que je ne puisse esquisser un mouvement. Je hurle et m'élance.

J'entends un cri strident, le sien. La chute est rapide, je me sens bien.

Je pleure à chaude larmes. Je n'ai jamais trouvé les mots pour lui dire combien il est important pour moi. Je n'ai pas été capable de lui demander de rester. Je veux être avec lui, sentir son amour. Etre à côté de lui, dans ses bras. Avoir cette vie pour un jour de plus, remonter le temps, je trouverais les mots à dire pour le retenir.

Je me remémore notre premier baisé, notre première nuit d'amour. Son sourire, la couleur de ses yeux. Je repense à l'écrin mal dissimulé qu'elle trouvera. Mon corps heurte violemment le sol.

Mes paupières se ferment brutalement quand me parvient le bruit de son corps choyant sur le sol. Je crie, m'époumone. Tombe à genoux, la douleur me lancine la poitrine. J'ai perdu l'homme de ma vie. Je lui ai enlevé la vie. Je suis une meurtrière.